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Cenizas (suite 11)

Publié le par E.P.O.

Les soirs de feu étaient toujours dominés par Manos de Seda, le plus violent de tous, les autres lui obéissaient sans protester. Grands maintenant, ils osaient s’aventurer plus loin, ils sortaient de leur territoire délimité par l’odeur de leur urine et les traces verdâtres de leurs crachats sur une terre sèche. Manos de Seda, le chef, les amena vers la población Malaquias Concha. Ils s’arrêtèrent devant la maison de Fabio, un ouvrier paysan qui vivait un deuil profond, quelques jours auparavant il avait enterré son fils aîné. Manos de Seda aperçut Rosa, une belle fille au type indien, il s’en approcha, ouvrit la porte du jardin et se jeta sur elle. Tous les enfants vinrent aider Manos de Seda à la plaquer à terre, il déchira la robe, rageur il enleva la culotte, il la voulait toute nue. Un homme surgit, le visage carré, creusé de peine et de fatigue, dans sa main droite il tenait une laisse qui empêchait un molosse aux crocs blancs, énormes, de dévorer la troupe sauvage. Manos de Seda et les autres sortirent leurs couteaux, ils eurent peur. Fabio regarda Manos de Seda, un regard profond rempli d’un enfer de désirs assassins détailla chaque endroit du corps du jeune adolescent-loup insolent. Il approcha sa fille sans la regarder, atteint d’une immense pudeur il la plaça derrière lui, il reculait pour entrer dans la maison. D’un coup il lâcha la laisse qui retenait le chien, ses crocs se plantèrent dans la jambe de Manos de Seda qui abandonna un morceau de chair du mollet dans la gueule du chien. Le long de la rue poussiéreuse, de retour à leur quartier il hurlait de douleur, les autres sauvages étaient déjà loin.

La rue Punta Arenas marquait la limite de la población, au-delà s’érigeaient les plantations de maïs, elles masquaient l’horizon proche. Les épis arrivés à maturité, leurs blonds cheveux sortaient de leur enveloppe, bientôt récoltés et vendus dans les marchés de la población. Les plats traditionnels, à base de maïs, attendus comme autant de fêtes renouvelées répandaient leurs parfum : maïs, basilic, haricots à écosser, piments verts, coriandre. Dans les quelques jours qui suivirent, sa morsure à peine guérie, Manos de Seda avait repris sa place de chef aux commandes de nouveaux méfaits. Un homme l’intriguait, il frappait aux portes des maisons, donnait des petits paquets plats et recevait de l'argent en contrepartie. L’homme tout maigre et jeune portait en bandoulière une sacoche, il marchait sans se presser. Les sauvages le suivaient chaque jour plus près sans que l'homme s'en douta. Ils voulaient connaître son parcours. L’homme reprit le chemin du retour avec sa maigre récolte d’argent. Les sauvages, les anges de l’enfer, préparèrent le piège. Marcelino cria, un cri théâtral, trop vrai, le facteur se détourna de son chemin, accourut vers l’enfant, se pencha vers lui. Marcelino arracha la sacoche et se précipita vers l’intérieur du champ de maïs. Le facteur se lança à la poursuite du mauvais garçon, les maïs s’écrasaient. Des pieds le firent trébucher, il se trouva à terre, les sauvages se précipitèrent sur lui, le fixèrent au sol comme un timbre-poste sur une enveloppe. Manos de Seda prit la sacoche, il avait imaginé un trésor là où il n’y avait que quelques pièces de monnaie. Enragé de ne trouver qu’un maigre butin, il sortit son couteau. Le soleil était vif, une brise douce, rare pour la saison, atténuait sa chaleur. Ils riaient, des rires d’enfants aux voix aiguës, ils riaient de voir le pauvre facteur à terre, ils riaient de voir son sang qui s’écoulait par sa bouche, leurs rires furent plus intenses, ils fêtaient le bonheur, l’innocence de leur sauvagerie. Manos de Seda brandissait entre ses doigts ensanglantés un morceau de langue, la langue d’un homme, il fit semblant de la mettre dans sa bouche puis la jeta au loin dans les maïs. Sa rage s’apaisa. Marcelino sourit, il avait masqué l’horreur, sa peur immense qu’il ne voulut pas dessiner sur son visage. Ils traînèrent l’homme à la lisière des champs, le déposèrent au bord de la rue poussiéreuse, des voisins alertèrent la police… Les sauvages continuèrent à se réunir le soir autour du feu.

La bande élargit définitivement son territoire, ils sortaient des limites du quartier, ils volaient les passagers des autobus. Les doigts fins et longs de Marcelino l’aidaient dans son métier. Un matin de bonne heure, Marcelino et Manos de Seda attendirent l’autobus San Gregorio – Mapocho, il arriva bondé. Ils montèrent en douce par la porte arrière. Tandis que l’un bouscula un passager l’autre glissa ses doigts dans les poches. Une fois leur méfait accompli, ils sautèrent de l’autobus en marche, Marcelino faillit tomber, il reprit son équilibre en courant quelques mètres. Manos de Seda chuta, il ne put se relever immédiatement. Derrière l’autobus surgit un énorme cheval percheron qui tirait une charrette, les lourdes roues parées de jantes en acier écrasaient l’asphalte de leur poids tranchant. Fabio reconnut l’homme jeune à terre, il accéléra le pas du cheval, tira sur les rênes pour modifier la trajectoire de la charrette, visa les jambes. La roue droite passa sur la jambe gauche de Manos de Seda qui n’avait pas eu le temps de se relever, elle fut broyée, presque tranchée. Fabio continua son chemin, Marcelino le reconnut, il lui sourit.

Diego et Marcelino étaient deux frères aux caractères opposés. Diego timide et peureux, ne faisait rien s’il n’y était pas obligé. Il aimait se coller aux gens comme une sangsue. Marcelino était un roublard, doux en parole et méchant si l’occasion lui en était donnée. Il regrettait sa violence envers les autres, pleurait, mais ne pouvait s’empêcher de recommencer. Il était naturellement bandit, sans remords. Diego suivait Marcelino le soir dans la rue, il ne jouait plus aux dés. Un soir, le chef réapparut, une lourde béquille en bois offrait à son corps un équilibre précaire. Le feu de bois dégageait des flammes oranges et bleues, immenses. Manos de Seda pensa que les sauvages le fêtaient, il voulut leur montrer que le chef était de retour. Il demanda à jouer aux dés, l’argent tombé à terre lui parut attirant. Quelqu’un cria « les flics », Manos de Seda se jeta sur l’argent, Diego suggéra à Marcelino de balancer la béquille dans le brasier, elle atterrit au milieu de la flambée. Les sauvages entourèrent Manos de Seda lui prirent l’argent des mains, le rouèrent de coups. Il échappa péniblement à leur violence, sautilla puis se mit à trois pattes, essaya de ramper, il fut accompagné par des insultes jusque dans sa maison. Le monde sauvage devint difficile pour son existence de chef, il ne sortit plus de la maison familiale, tapi dans une chambre sans fenêtre, il eut à jamais peur.

Quelques semaines après son retour de Valparaiso, Soledad vint voir Diego.

  • Eh ! Dis-moi Diego, quand est-ce que tu vas bosser ?
  • Bientôt.
  • Bientôt tu m’auras tout bouffé !
  • Je ne t’ai pas coûté cher pendant tout ce temps ?
  • Mon garçon, ici c’est chez moi, si t’es pas content tu peux te casser !
  • Si j’avais un autre endroit, je me serais déjà tiré, ici c’est un nid de rats voleurs !
  • Demain matin tu te casses chez ton grand-père.
  • Quel grand-père ?
  • Je te montrerai.

Le lendemain matin, Diego et sa mère marchaient d’un pas pressé en direction de l’est vers l’avenue Vicuña Mackenna. Près du poste des carabiniers, ils prirent une petite rue qui menait vers une propriété qui avait cessé le travail agricole. Il n’en subsistait que les grandes allées de noyers. Soledad chercha, sans trop reconnaître les lieux du cabanon de son enfance. Elle le trouva, décrépit, abîmé par le temps.

  • Voilà c’est ici la maison de ton grand-père !

Débarrassée du paquet-Diego, Soledad était attendue par Marcelino à l’entrée de la maison.

  • Maman, je m’en vais moi aussi ! lui dit-il.
  • Allez ! Ca suffit maintenant !
  • Mais non, je pars.

Marcelino quitta la maison à l’âge de treize ans, il tomba amoureux d’une femme jeune, de vingt ans, qui était mère célibataire. Soledad resta étonnée, comment allait faire son amour de fils pour s’occuper d’une femme et d’un bébé ? « Je travaillerai », répondit-il. Soledad faillit mourir, son enfant chéri, sa douceur printanière en toute saison partait. Elle rêvait d’être reine, son fils adoré, son petit prince, l’abandonnait dans un monde noir. Mais tout s’éclaira lors d’une visite de Marcelino à la maison, il lui apporta quatre Napoléons en or, fruit de son travail. Il avait définitivement ouvert son existence au-delà des limites de la población. Il fit du vol son métier. Son père le conseillait, il le trouvait si astucieux, un vivaracho [1] .

  • Fais attention, va doucement, ne montre pas aux autres ce que tu as comme objets.
  • Ô mon chéri, ne te laisse pas prendre par les flics! Tu me fais peur, c’est un travail si risqué, ajouta Soledad.

Le travail était vraiment risqué. Malgré les mises en garde de ses parents, dès l’âge de dix-sept ans il répara des chaussures. Pendant six ans, il apprécia l’ombre douce de la prison.

Diego poussa la porte de la bicoque, quelques souris affolées prirent la fuite, la lumière, l’air frais chassèrent les fantômes enfermés dans la pièce. Ses yeux s’habituèrent à la semi-pénombre, il vit une étagère fabriquée avec des adobes rongés par le temps. Dans un recoin, il prit une vieille photo, en contempla les personnages et les instruments de musique. Il imagina quelque passé idyllique et pathétique, de nobles aïeux tombés dans la misère, la photo trouva sa place dans la poche de son vieux blouson. Il alla déambuler à la recherche d’un travail. Un boulanger lui proposa de livrer du pain dans les alentours avec un grand tricycle. Il s’installa dans la bicoque, au milieu des souvenirs et des non-dits emprisonnés dans une bulle de silences.

Il s’était accommodé à sa petite vie, sur un grand plastique jeté par terre il avait posé un vieux matelas. Chaque matin il partait faire sa tournée, rendait l’argent au boulanger et recevait sa paie au jour le jour. Pour son chauffage, un vieux brasero lui suffisait, il s’enrichit d’un réchaud à pétrole sur lequel il posait la bouilloire en aluminium qu’il récura pendant un bon moment avant qu’elle ne retrouve l’usage d’autrefois. Les soirées fraîches du début du printemps étaient suivies de journées belles et tièdes. Diego s’asseyait par terre le dos appuyé contre un mur. Devant lui se dressaient les nouvelles constructions qui grignotaient l’ancienne campagne, la commune de La Florida longtemps agricole n’existait presque plus, l’urbanisation sauvage ou planifiée s’étendait sur tout le grand Santiago.

Depuis plus d’un an, Diego habitait chez son grand-père. Un dimanche, il avait fini sa tournée et s’était recouché, le sommeil le basculait presque dans la douceur d’un rêve quand un bruit sec rompit sa tranquillité, sa porte en tôle s’était ouverte brusquement, apeuré, il prit un bâton. Une silhouette se détachait sur un fond de lumière, il apprécia sa taille et la considéra suffisamment petite pour attaquer. Un vieux souvenir de Valparaiso le fit hésiter, il avait appris à se méfier de son assurance corporelle.

  • Qui est làààà ? questionna la silhouette en percevant la présence humaine dans la maison.
  • Je suis ici chez mon grand-père, vous voulez quoi ?
  • T’es chez ton grand-père ? Alors je suis ton grand-père !
  • Je suis le fils de Soledad.

La parade des questions et des réponses apaisa l’agressivité et la peur des deux hommes. Ramon avança à l’intérieur de la maison, le parfum doux du thé à la cannelle l’attira vers le réchaud.

  • Un tecito [2], je ne dirais pas non mon garçon !

Diego s’empressa de préparer une tasse dans laquelle il jeta deux cuillerées de sucre, versa un fond de thé très infusé et rajouta de l’eau bouillante à ras bord de la tasse. Mauvaise odeur, le grand-père puait. Diego eut la nausée, discrètement il se dirigea vers la porte pour prendre l’air. Ce monsieur tout abîmé, tout puant était donc son grand-père. Mais pourquoi sa mère ne lui en avait-elle jamais parlé ? Toutes sortes de raisons surgirent de son âme. Il s’interrogea sur le grand-père paternel, celui-là personne n’en parlait. Et la dame qu’il n’avait jamais vue, la maman de Lorenzo, et la sœur dont sa mère parlait tout le temps, qui étaient-ils ? Drôle de famille ! La porte que son grand-père ouvrait allait au-delà, soudainement son esprit se mit à penser aux siens, qui étaient-ils ?

“Le père de mon père n’est pas là, on ne m’a pas dit qu’il était mort, la sainte Vierge n’étant qu’une, il a dû se barrer. Alors le pedigree m’annonce quoi ? Que je ne suis qu’un fils de bâtard ! Et ce vieux, là, qui dit être le père de ma mère, qui est-il ? Oh ! Putain où suis-je né ?” Les murs de la maison gonflaient sous la pression des non-dits.

Il avait déjà vu cet homme, mais où ? Il le pressa de questions.

  • On s’est déjà rencontré, non ?
  • Je ne le crois pas mon garçon.
  • Eh ! Monsieur, si vous êtes mon grand-père pourquoi ma mère ne m’a-elle jamais parlé de vous ? Pourquoi est-elle partie de la maison ?
  • Je ne sais pas, elle est partie de la maison un jour comme ça. Ses lèvres entrouvertes tremblaient, en même temps se découvraient ses gencives, sa bouche édentée.
  • Mais…on ne part pas comme ça, il y avait bien une raison ?
  • Je ne sais pas, je te dis !
  • Pourquoi tremblez-vous comme ça ? demanda Diego à l’homme vieux, édenté, puant, sale.

Ramon ne répondit pas, il sortit de la maison, contre un mur s’adossait une dame-jeanne, il la saisit, enleva le bouchon et but goulûment, longuement. Un grand « aaaaah ! » de soulagement accompagna la fin de la dernière gorgée. Le petit-fils regarda son grand-père boire, puis laper le goulot pour qu’aucune goutte de vin ne se perde.

  • Vous buvez toujours comme ça monsieur ?
  • Comment comme ça ?
  • À fond la caisse, d’un seul trait !

Ramon regarda l’adolescent, reprit sa charrette à bras et d’un pas lent s’éloigna de la maison. Diego le raccompagna. Il apprit mille choses sur le chemin de la Vega Central. Mille choses qui le laissèrent songeur. Ce monsieur, ce vieux monsieur, ce monsieur si sale, ce pauvre petit homme qui traînait une charrette d’un autre âge, cet être filiforme, maigre était le père de sa mère. Ils marchèrent tout le dimanche matin et une partie de l’après-midi. Ils laissèrent derrière eux le quartier de la Vega Central. Diego vit planer au-dessus de lui les âmes errantes des morts, les animas, il suivit Ramon dans une allée poussiéreuse du grand cimetière, ils s’arrêtèrent à l’endroit d’une tombe parée d’une croix. Ils pouvaient lire :

“Helena morte le 23 août 1948”

  • Tu gardes la maison, elle n’est pas à moi, elle est au patron, mais il s’en fout, peut-être même qu’il est mort ? Toi, tu prévois autre chose, un jour de toutes les façons on te foutra dehors. Dis bonjour à ta grand-mère et casse-toi !

Grand-père n’était donc qu’un homme sans rêve, ni maison, ni vie décente, un devenu paysan, un devenu clochard, un artisan raté. Envahi par des nuages noirs, des tempêtes inimaginables, l’esprit de Diego chavirait. Il prit un autobus et se laissa bercer par le ronron du moteur diesel. Ce dimanche après-midi sa tête bascula contre la vitre, c’était un bon appui, un profond sommeil le gagna. Il fut réveillé par le chauffeur du car au terminus, dans la ville de Puente Alto.

Diego descendit de l’autobus, il se promena au centre ville puis se dirigea vers une place du côté de l’école Eduardo Matte. Il s’assit sur un banc en bois, regarda le ciel qui s’enveloppait d’obscurité, quelques étoiles scintillaient déjà. Des garçons l’approchèrent, des hippies, des babas cool. Ils étaient d’une grande gentillesse, leurs voix posées traînaient sur chaque mot. L’un d’eux transportait un énorme poste radio d’où sortait, stridente, la musique rock des années soixante-dix, un autre proposa à Diego de tirer une taffe, il aspira profondément la fumée, l’odeur d’herbe brûlée et le goût âpre dans sa bouche le déroutèrent.

  • C’est quoi cette merde ?
  • Un peu d’herbe, allez, laisse-toi faire !

Il rencontrait pour la première fois une drogue, une légère euphorie le gagnait, ses pieds touchaient un sol sans consistance, il flottait, il riait, son cœur battait fortement. La nuit tomba, l’air doux accompagnait son corps, il finit par s’endormir sur un banc. La fraîcheur du matin réveilla les trois garçons. Ils prirent la rue qui menait au centre ville, longèrent le cinéma, traversèrent la route et quémandèrent du pain dans la grande boulangerie. La jeune vendeuse leur fit un clin d’œil pour qu’ils aillent attendre devant la porte de service, elle arriva avec six petits pains ronds, des allullas, elle leur sourit, ces paumés-là l’enchantaient. Diego suivit les garçons, la Place Matte était l’espace où se déroulait leur vie au quotidien, ils ne travaillaient que pour acheter de la marihuana. Cette place était le point de rencontre d’une jeunesse hippie, qui aimait le rock, Led Zeppelin, Deep Purple, Creedence Clearwater Revival, Hendrix, les Pink Floyd, Ten Years After, Black Sabbath. Ils étaient des dizaines à se retrouver chaque soir. Diego était le plus solitaire de tous, il s’accommoda de petits trucs, d’une mendicité qui lui permettait de manger, de s’habiller. Il menait une vie au jour le jour, qui glissait doucement vers des abîmes. Il commença par fumer un joint de marihuana, puis les méga-pétards, bientôt cela ne lui suffit plus, il ajouta un comprimé d’amphétamine, puis deux, puis beaucoup, il finit accro à toutes sortes de médicaments, il planait jour et nuit.

[1] Vivaracho : futé. Dans la langue populaire se dit d’un type qui floue les personnes.

[2] Tecito : Un petit thé.

Cenizas (suite 11)
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